Téléphérique du Salève de Maurice Braillard dans l'Agglomération Franco-Genevoise
Réhabilitation des gares haute et basse du téléphérique du Salève, Haute-Savoie, France
Concours lauréat, Mai 2018
+ article France Bleu, 30 mai 2018
+ article Léman Bleu, 30 mai 2018
+ article Le Temps, 31 mai 2018
+ article Tribune de Genève, 30 mai 2018
+ article Journal de Veyrier, Novembre 2018
Le téléphérique du Salève représente l’une des œuvres les plus remarquables de l’architecte Maurice Braillard. Pour autant cet édifice, construit en 1932, est resté inachevé après interruption des travaux de la gare haute laissant la construction la plus significative en éperon sur le vide. La plateforme d’arrivée des cabines, sa terrasse haute et la salle panoramique prévue pour le restaurant existent mais l’hôtel ne verra jamais le jour et la salle de restaurant ne pourra jusqu’ici pas être desservie.
L’image donnée par le téléphérique du Salève reste celle du bâtiment de la gare haute conçue par Braillard dont la salle haute et les deux piles formant une nef perchée sur un immense pont font toute la force de l’architecture. Cette image du téléphérique est le symbole même reproduit dans les affiches anciennes et logos actuels du site.
L’ambition est de faire du téléphérique non plus seulement l’un des moyens d’accès à la montagne voisine de Genève mais aussi un lieu à part entière qui attirerait le public pour les espaces exceptionnels qu’il offrirait en panorama sur le grand paysage alpin et lémanique
Un constat d’échec peut être fait de l’évolution historique du site en rapport à l’architecture conçue par Maurice Braillard : l’utilisation du potentiel architectural et paysager et l’accueil du public dans de bonnes conditions n’ont pas atteint les enjeux à la hauteur du projet initial. Aujourd’hui, la gare haute du téléphérique du Salève se trouve encombrée de constructions hétéroclites. Les aménagements extérieurs, la proximité de la couverture végétale et les nouveaux choix architecturaux ne permettent plus d’appréhender la splendeur du site. Le bâtiment disparaît dans une masse générale plutôt que décollé, lancé vers le vide.
Depuis 1984, le bâtiment de Braillard est parasité par les installations techniques du téléphérique. Cependant, la salle haute reste intacte. Son volume, sa structure et ses ouvertures sur le paysage sont dans l’état où Braillard l’avait laissé en 1932. Mais la salle et son potentiel exceptionnel n’ont jamais été exploités alors même que trois projets ultérieurs étaient destinés à l’accueil du public en relation avec le panorama.
Par sa force et sa simplicité, le bâtiment de Braillard même inachevé, ne permet pas la juxtaposition facile d’une architecture. Mettre en avant les terrasses, dégager la vue sur le bâtiment du téléphérique et permettre une nouvelle attractivité à la salle en belvédère du téléphérique sont les lignes directrices de ce projet.
Le potentiel de la salle haute invite à y placer le restaurant afin que ce point phare du projet de Braillard reprenne sa force au sein du programme d’accueil du public. La mise en situation spectaculaire de la salle laisse présager un espace de contemplation d’exception. Le restaurant y trouvera la splendeur de la vue et un lieu privilégié pour asseoir le visiteur. En rendant hommage au programme de Braillard même inachevé, la salle sera habitée comme elle en avait vocation et redonnera toute l’attractivité au bâtiment monumental. La terrasse haute sera ainsi le point culminant de l’ascension, véritable belvédère sur la vallée lémanique au Nord et sur le massif des Voirons et la chaîne des Alpes au Sud-Est. Ouvert à tous les visiteurs, le bâtiment de Braillard ne sera plus seulement une image symbolique mais redeviendra le point essentiel du téléphérique du Salève.
L’aménagement autour du bâtiment de Braillard est dédié au paysage et à la mise en valeur du monument. A l’Est, les espaces forment des terrasses en gradin, chacune spécifique à une occupation : le loisir en relation avec le flanc des parapentistes, la terrasse conviviale en relation avec l’accueil des visiteurs et le café moderne, la terrasse de contemplation en relation avec celle sur la galerie d’arrivée et de plein pied avec la montagne. Évoquant la topographie du lieu, ces terrasses ramènent le téléphérique à son état achevé de 1932 où la vue s’ouvre sur le bâtiment-pont de Braillard et sur le vide qu’il embrasse.
Indépendamment de l’intérêt majeur pour le site et pour l’architecture de la gare haute, le premier contact avec le téléphérique du Salève se fait en gare basse. Au vu de l’actuelle construction qui remplace le bâtiment construit par Braillard, il importe d’améliorer son image et les conditions d’accueil et de travail de façon globale et cohérente.
La gare basse de Braillard a été totalement détruite après restructuration complète des équipements techniques du téléphérique en 1984. Son architecture avait été dessinée à l’échelle d’un équipement urbain et homogène à la construction de la gare haute bien que moins spectaculaire. La nouvelle construction de 1984 n’a pas réussi à compenser la perte de la qualité architecturale de la gare basse et là non plus, l’amélioration de l’image et de l’accueil du public n’ont pas atteint la hauteur des enjeux.
La requalification de la gare basse prévoit d’améliorer les conditions d’accueil. L’environnement est considéré large pour que l’équipement réponde par un auvent au contexte urbain dominé par le stationnement. Les espaces paysager le place dans un écrin végétal à l’abri des automobiles et de l’autoroute.
Maîtrise d’ouvrage
Groupement local de coopération transfrontalière du Téléphérique du Salève, Etrambières.
Maîtrise d’œuvre
Devaux & Devaux architectes mandataires,
Pascal Olivier paysagiste,
Laure Geneste, architecte d’intérieur,
Louis Choulet : BET Fluides,
BATISERF : BET Structure,
Bureau Michel FORGUE : Economiste,
Grande Cuisine Ingénierie, cuisiniste,
Studio DAP, acousticien,
Batiss, sécurité incendie.
Programme
Réhabilitation du téléphérique du Salève.
Mission
De base + OPC + SSI.
Surface
1 935 m2 surfaces plancher,
4 195 m2 surfaces extérieures.
Coût de l’opération
8,5 M €