Pôle muséal Beauvoisine à Rouen – Concours

Ambitieux projet de réunification du Muséum d’Histoire Naturelle de Rouen et du Musée des Antiquités, lancé en octobre 2022, nous avons participé au concours pour le projet du Pôle Muséal Beauvoisine en tant qu’architectes associés à l’agence OMA et l’agence de scénographie dUCKS SCENO. Malheureusement notre offre n’a pas été retenue.

Chiffres clés

  • Offre en 2023
  • Surface : 6229 m2 SU
  • Coût travaux : 34 M€ HT
  • Mission : Co-traitant architecte associé et architecte du patrimoine
  • Maîtrise d’oeuvre
    • Architecte mandataire et d’intérieur : Agence OMA
    • Economie de la construction : BMF
    • BET TCE : EGIS
    • Scénographie : dUCKS SCENO et LMPolymago
    • Acoustique : Studio DAP
    • Eclairage : Les Eclaireurs
    • Paysagiste : D’ici là
    • Conservation Préventive : FL&Co
  • Maître d’ouvrage: Métropole Rouen Normandie

Un projet culturel pilier du futur de la métropole

Avec l’ambition de devenir la Capitale Européenne de la Culture en 2028, la Métropole Rouen Normandie développe son programme d’aménagement urbain « Cœur de Métropole » via la réhabilitation du centre-ville dont la création d’un « quartier des musées ». C’est dans ce contexte politique fort que la réhabilitation du bâtiment des musées doit permettre l’unification des collections du Museum d’Histoire Naturelle et du Musée des Antiquités.

Au-delà d’une volonté de programmation innovante et pédagogique, le site du projet n’est autre qu’un ancien couvent religieux dont le cloître est inscrit aux Monuments Historiques. Son ensemble est porté par l’ouverture du cloître et encadré par un jardin paysager faisant partie intégrante de l’appel d’offre.  C’est donc entre restauration, réhabilitation et extension d’un bâti datant des XVIIème, XIXème et XXème siècles qu’il faudra composer le renouveau culturel de la ville.

Co-construit en concertation avec les citoyens du territoire, la commande du Maître d’ouvrage se constituait principalement de :

  • La refonte intégrale du parcours permanent
  • L’aménagement des abords extérieurs dans le respect du tissu urbain mitoyen.
  • La restauration et démolition selon évaluation du bâti existant
  • Une programmation classique d’un pôle muséal actuel :
    • Fonctions d’accueil, de convivialité (boutique, espace café)
    • Des expositions permanentes concentrées dans les étages
    • Un espace d’exposition temporaire accessible depuis l’accueil
    • Un lieu d’interprétation de l’architecture du patrimoine
    • Des ateliers de médiation et un espace de documentation
    • Un espace « Ressourcerie » connecté à son environnement
    • Un auditorium

 

Magnifier le déjà là

Véritable destination urbaine, l’enjeu premier du projet est de pouvoir lier les différents bâtiments en un lieu unique tout en préservant ses particularités patrimoniales. C’est via l’insertion d’une extension contemporaine, au cœur d’un ilot délimité par le cloître Sainte-Marie, l’aile Poussin et l’hôtel des sociétés savantes, que la perception d’un équipement unique mais hétérogène est possible. L’ensemble se voit ainsi densifié, sans impact sur les perspectives et vues alentours, en maintenant l’ouverture vers le ciel au-dessus du jardin du cloître et en offrant de nouveaux panoramas sur la ville et le grand paysage.

Ainsi le bâtiment en forme rectangulaire respecte le cloître classé en lui réservant une place centrale, le reste des espaces et étages sont aménagés autour de lui dans un parcours fluide dessinant une spirale. Le pôle muséal se muni d’espaces d’expositions permanentes et temporaires, de convivialité et de médiation, de travail et de documentation, d’une Ressourcerie et LIAP.

L’architecture du parcours de visite, imaginé en association avec l’agence OMA, permet au visiteur de naviguer facilement et de façon autonome, elle permet aussi de mesurer sa longueur et la distance à parcourir. Cette distance est limitée et, par conséquent, de plus courte durée, ce qui participe à favoriser l’accueil de tous les publics. Par ailleurs, différents parcours sont identifiés dès l’accueil afin de permettre une offre accessible au plus grand nombre.

L’accueil est quant à lui juxtaposé à un espace d’exposition temporaire ainsi qu’à l’auditorium disposant d’une entrée spécifique permettant l’accueil d’évènements indépendants du musée. De la même façon les configurations de ces deux espaces sont modulables de sorte à permettre une grande flexibilité d’usages ; par exemple ils peuvent fusionner au profit de projections.

 Les aménagements extérieurs sont pensés comme le prolongement du musée à l’extérieur, sa structure s’appuie et valorise la trame du bâtiment historique dans un dialogue constant avec l’environnement urbain contemporain. Le projet intègre des aménagements permettant des usages comme la pause, la contemplation et le rassemblement.

Composé de différents points de repères, notamment via la conservation des arbres existants, le parcours extérieur se dessine sur le tracé historique. En son centre, une placette permet de se rassembler.  De cette place les différents aménagements sont accessibles au gré des envies, le jardin sensoriel riche d’arbres est un lieu particulièrement frais agrémenté de mobilier et jeux. Plus loin les jardins potagers et botaniques sont des lieux de rencontre apportant une dimension de quartier au musée.

Le choix des végétaux, liés au réchauffement climatique, nous a mené à l’élaboration d’une palette résiliente à la chaleur et à la sécheresse. La santé et le rendu esthétique des zones plantées ne dépendent en aucun cas de l’arrosage.

  

« Émerveiller pour instruire », une muséographie artistique et pédagogique par dUCKS SCÉNO

Les enjeux du parcours de référence d’Histoire Naturelle et Culturelle du pôle muséal Beauvoisine sont multiples. Il s’agit de fusionner les deux collections tout en permettant à cette nouvelle identité de s’inscrire dans la continuité de son histoire. C’est sous la thématique de l’exploration que l’agence dUCKS Sceno a conçu le parcours « émerveiller pour instruire »

L’émerveillement provoque la curiosité et le questionnement. C’est aussi un moyen de tisser des liens entre les visiteurs, en partageant notre émerveillement nous pouvons créer des moments de connivence, de partage et de dialogue. Il est ainsi nécessaire que l’exposition « fasse lieu », qu’elle soit identitaire du pôle muséal, qu’elle soit un espace vivant où le public est le vrai protagoniste et où l’expérience est intellectuelle en même temps que sensorielle et récréative.

Le récit s’appuie sur les collections et met en avant les différents échanges qui ont traversé le territoire au cours du temps, questionnant ainsi notre rapport au monde naturel et culturel tout en s’ouvrant aux enjeux contemporains. Les collections sont mises en scène dans des théâtres contemporains, figures de ces multiples mondes : installations immersives, videomapping, décors contextualisant, évocations artistiques, projections, jeux de lumières et jeux de regards. Cette multiplicité de points de vue, permet aux visiteurs de s’approprier l’histoire avec leurs propres références dans une approche sensitive et intuitive.

Les linéaires des vitrines historiques sont conservés dans les deux galeries du Muséum et dans l’ancienne réserve. Ainsi, la nouvelle scénographie se glisse dans les couches historiques muséographiques, elle vient les bousculer et les interroger avec de nouvelles installations.