Villa Arson de Michel Marot à Nice

Villa Arson 

Étude de faisabilité pour réhabiter la « salle de conférences, cinéma, théâtre », livrée en 2022.

Diagnostic patrimonial et schéma directeur, en cours

Chiffres-clés : 

  • Catégorie : Patrimoine
  • Surface : 3 000m2
  • Durée des travaux : En cours
  • Spécificité projet : Démarche participative avec les acteurs et utilisateurs
  • Maîtrise d’oeuvre
    • KANJU, scénographie
    • Studio DAP, acoustique
    • BMF, économie
    • B52, fluides
    • BATISS, accessibilité et sécurité incendie
  • Photographe : Manuel Bougot
  • Maître d’ouvrage : Villa Arson, Établissement Public Administratif (EPA)

La Villa Arson est une institution nationale dédiée à l’art contemporain et implantée à Nice. Le projet a été confié à Michel Marot (architecte Premier Grand Prix de Rome), qui en a découvert le site en 1964 et l’a livré en 1972. Née de la volonté de décentraliser l’enseignement et la pratique artistique et soutenue personnellement par André Malraux, elle accueille à la fois une école d’art, un centre d’art, une résidence d’artistes et une bibliothèque spécialisée. L’ambition initiale de ce projet se traduit par sa taille conséquente (près de 15 000 m²) ainsi que par la richesse de ses espaces (un théâtre, des espaces d’exposition, des ateliers, des logements, etc.). Le parti pris architectural adopté par Marot consiste en une construction horizontale de béton, cherchant à préserver la villa historique ainsi que les arbres centenaires tout en réinterprétant l’étagement du jardin à travers des toitures-terrasses ouvertes sur la ville. Le caractère exceptionnel du projet, autant institutionnel qu’architectural, lui a valu l’obtention en 2000 du label « Architecture contemporaine remarquable ».

 

« Un univers de béton, où le soleil a la meilleure part. Lorsque la grande porte vitrée est franchie, c’est déjà, avec le préau-foyer, l’antichambre d’un autre monde. Au milieu d’envolées de béton, rythmées de rainures profondes, on voit le lustre : la splendeur parmi l’austérité de la matière brute. Conçu par le sculpteur Babinet, réalisé par l’entreprise Venini-France, le lustre annonce déjà qu’ici, ce ne sera pas tout à fait comme ailleurs. Et plus on s’enfonce, plus on est conquis. On a l’impression, en effet, que le bâtiment s’enterre mais pourtant tout reste baigné de lumière, l’école reste à fleur du sol, épousant admirablement la colline.

L’École internationale d’art de Nice va ouvrir ses portes, Nice-Matin, 31 octobre 1976.

 

« Sur les terrasses qui s’offrent au soleil, ou entre les allées du parc, des sculptures rythment le ciel. Et les galets des plages voisines viennent rendre vivant comme du sable le béton labyrinthique conçu par l’architecte Marot : une sorte de fort qui entoure la villa rose qu’offrit jadis la mairie de Nice. De cette colline la vue s’ouvre, large, sur l’horizon : oublier les frontières, inviter tous les pays de la Méditerranée. »

Et le rêve se fit béton, Le Nouvel Observateur, 4 mai 1984.

 

L’étude de faisabilité menée a pour objet la « salle de conférences, cinéma, théâtre » de l’école d’art. Situé dans le Bâtiment III, le dispositif bifrontal imaginé par Marot consiste en un immense volume de béton composé d’une cage de scène centrale ouverte de part et d’autre sur deux salles. Dès sa livraison, le théâtre rencontre des problèmes sanitaires récurrents (infiltrations, inondations) qui ne permettent pas son fonctionnement effectif. Aujourd’hui, à ces désordres irrésolus s’ajoute sa nécessaire mise aux normes (accessibilité, sécurité incendie).

Une étude documentaire, historique et sanitaire a permis de restituer l’origine de ce dispositif bifrontal et son évolution jusqu’à aujourd’hui. Puis, il s’est agi de formuler un scénario de ré-habitation de cette « salle de conférences, cinéma, théâtre » en respectant l’ambition initiale de Marot tout en répondant aux aspirations contemporaines de l’établissement d’un outil pédagogique et d’accueil d’un public extérieur. Il en résulte une salle modulable, ouverte sur la ville et au service de l’école d’art, à travers six configurations possibles : salle expérimentale, grand-plateau, salle de conférences, dispositif bi-frontal, studio audiovisuel et salle annexe de projection. Ce travail sur la modularité est complété par une réflexion sur l’accueil des publics (étudiants comme riverains) et sur l’accès à cette « salle de conférences, cinéma, théâtre » (pour les spectateurs, les œuvres et le matériel scénique).