La Villa Arson est une institution nationale dédiée à l’art contemporain et implantée à Nice (06). Le projet a été confié à Michel Marot (1926-2021) et livré en 1972. Née de la volonté de décentraliser l’enseignement et la pratique artistique et soutenue personnellement par André Malraux, elle accueille à la fois une école d’art, un centre d’art, une résidence d’artistes et une bibliothèque spécialisée. L’ambition initiale de ce projet se traduit par sa taille conséquente (près de 15 000 m²) ainsi que par la richesse de ses espaces. Le parti pris architectural adopté par Marot consiste en une construction horizontale dé béton, cherchant à préserver la villa historique ainsi que les arbres centenaires tout en réinterprétant l’étagement du jardin à travers des toitures-terrasses ouvertes sur la ville. Le caractère exceptionnel du projet, autant institutionnel qu’architectural, lui a valu l’obtention en 2000 du label « Architecture contemporaine remarquable ».

La mission dont est chargée l’agence consiste en une évaluation patrimoniale, architecturale et technique du bâti avec mise en évidence des pathologies et des désordres, identification de leurs causes, préconisation de mesures selon différents degrés d’urgence et détermination des travaux à entreprendre. Au-delà de la seule conservation du bâti, il s’agit d’interroger celui-ci à l’aune des enjeux écologiques contemporains, notamment quant à la gestion de l’eau et au contrôle des ambiances intérieures. Par ailleurs, cette mission est aussi l’occasion de participer à la (re)mise en lumière de cette architecture et de son architecte, Michel Marot, disparu en 2021. Pour mener à bien cette mission, l’agence est entourée de BMF pour l’économie, Batiserf pour la structure, B52 pour les fluides, Eau & Perspectives pour l’hydrogéologie, BATISS pour la sécurité et l’accessibilité et Éléonore Marantz pour l’histoire.

© George Dupin / in the shade of a tree

Dans le cadre du projet de restauration confié à l’agence DDA de la Péniche Louise-Catherine, dite Asile flottant de Le Corbusier, la première étape d’une nouvelle campagne d’investigations s’est déroulée du 22 au 24 novembre 2022. Impliquant le Cerema Île-de-France, elle a notamment consisté en des sondages sur les aciers de la coque (zone immergée). La deuxième phase consistera en l’inspection subaquatique de la sous-face de la coque par des plongeurs. Les résultats issus de cette campagne (épaisseur des enrobages, diamètre et état de corrosion des aciers, continuité électrique, fissures) permettront de compléter le diagnostic structurel de la coque ainsi que de déterminer la solution technique de protection des armatures la plus adaptée.

La restauration de la Villa E-1027, coordonnée au sein de l’agence DDA Devaux & Devaux architectes, a été récompensée par les European Heritage Awards / Europa Nostra Awards 2022 dans la catégorie Conservation et réutilisation adaptative. Les études et travaux ont été coordonnés par Claudia Devaux pendant sept ans depuis 2014 avec l’équipe de maîtrise d’oeuvre composée d’Arthur Ruëgg, Burkhardt Rukschcio et Renaud Barrès, les bureaux d’études Batiserf et AGTEC, ALEP paysagistes (Philippe Deliau) et la maîtrise d’ouvrage, l’association Cap Moderne et son président Michael Likierman. Ce prix, financé par le programme européen Europe créative, est décerné par la Commission européenne et Europa Nostra. La villa E-1027 a été conçue dans les années 1920 par l’architecte et designer de meubles irlandaise Eileen Gray avec l’architecte roumain Jean Badovici. Sa restauration complète, incluant tous les objets et matériaux intérieurs, y compris les systèmes avancés pour éviter la corrosion, est exemplaire pour la préservation future de l’architecture moderne.

+ d’informations et vidéos