Téléphérique du Salève de Maurice Braillard dans l'Agglomération Franco-Genevoise
L’ambition de cette réhabilitation est de réaffirmer le rôle joué par le Téléphérique dans un accès vertueux au mont Salève et, au-delà, de participer d’un retour à la montagne comme destination de loisirs et d’immersion dans la nature. Ainsi nous adaptons l’œuvre de Maurice Braillard aux usages contemporains tout en préservant son patrimoine architectural emblématique.
Haute-Savoie, France
Concours lauréat, Mai 2018 / Livraison 2023
Chiffres clés
- Catégorie : Patrimoine
- Surface : 1935 m2 SDP et 4195 m2 d’extérieur
- Coût travaux : 12,7 M€
- Durée des travaux : 2021 – 2023
- Mission : MOE comprenant Base + OPC + SSI
- Spécificités : Intégration de panneaux photovoltaïque, gestion des eaux pluviales, installation de chaudières à bois et d’une VMC double-flux.
- Maîtrise d’oeuvre
- Pascal Olivier : Paysagiste
- Designers Unit : Signalétique + scénographie de l’exposition
- Louis Choulet : BET Fluides
- BATISERF : BET Structure
- BMF : Economiste
- Studio DAP : Acousticien
- Batiss : sécurité incendie
- Manuel Bougot : Photographe
- Stéphane Vallet : Photographe
- Maîtrise d’ouvrage : Groupement Local de Coopération Transfrontalière
+ article Tribune de Genève, Novembre 2024
+ article Libération, Novembre 2024
+ article Le Monde, Novembre 2024
+ article Le Figaro, Novembre 2024
+ article Le Moniteur, Novembre 2024
+ article AMC, Novembre 2024
+ article d’a, Novembre 2024
+ article Connaissance des arts, Novembre 2024
+ article Architectures Cree, Novembre 2024
+ article Le Moniteur, Octobre 2024
+ article Le Figaro, Août 2024
+ article Architectures Cree, Juillet 2024
+ article Atrium Patrimoine et Restauration, Hiver 2023
+ reportage RTS, Septembre 2023
+ article France Bleu, Mai 2018
+ article Léman Bleu, Mai 2018
+ article Le Temps, Mai 2018
+ article Tribune de Genève, Mai 2018
+ article Journal de Veyrier, Novembre 2018
Une œuvre identitaire du paysage
Le Téléphérique du Salève représente l’une des œuvres les plus remarquables de l’architecte suisse Maurice Braillard (1879-1965). Pour autant, cet édifice d’une surface de presque 2000 m2 construit en 1932, est resté inachevé après interruption des travaux de la gare haute laissant la construction la plus significative en éperon sur le vide. La plateforme d’arrivée des cabines, la terrasse haute et la salle panoramique prévue pour le restaurant ont été construites mais pas l’hôtel ni l’accès à la salle de restaurant, demeurée jusqu’ici inaccessible. Ainsi l’image renvoyée par le Téléphérique du Salève est celle d’une nef perchée sur un immense pont. Véritable force de l’architecture, elle en constitue le symbole reproduit dans les affiches anciennes et sur les visuels actuels.
L’ambition de ce projet de transformation et de réhabilitation est de réaffirmer le rôle joué par le Téléphérique dans un accès vertueux au mont Salève et, au-delà, de participer d’un retour à la montagne comme destination de loisirs, de projection dans le grand paysage alpin et lémanique et d’immersion dans la nature. À ce titre, ce projet tend à mettre le projet de Braillard en phase avec notre temps, c’est-à-dire à adapter le site existant aux usages retrouvés ou renouvelés de la montagne (randonnée, varappe et parapente) tout en offrant des outils de compréhension et d’attention à la faune, à la flore et au patrimoine en présence (exposition, esplanade et terrasse panoramique).
Un tourisme respectueux de son environnement
La réhabilitation du Téléphérique du Salève, en tant que réactivation d’une infrastructure qui permet d’accéder proprement à la montagne, constitue une réponse possible aux préoccupations contemporaines d’accès à la nature tout en veillant à réduire l’impact que cela peut avoir sur elle. En ce sens, le Téléphérique constitue une alternative à la voiture comme mode d’ascension jusqu’à un environnement qui s’en trouve ainsi préservé.
De la même manière notre projet porte une attention particulière aux matériaux utilisés ainsi qu’à l’impact du bâtiment sur son environnement. En ce sens notre réhabilitation intègre des systèmes d’énergies renouvelables tels que des panneaux photovoltaïques et chaudières à bois. Avec une prédilection pour la gestion des eaux pluviales nous avons également portés des réflexions sur la collecte des eaux afin de nourrir l’aménagement paysager du projet ainsi que son évacuation. Différentes explorations nous ont permis de raccorder les systèmes du Téléphérique aux systèmes d’assainissements de la ville, prolongés à cette occasion, et ainsi de préserver la zone de captage de la source des Eaux Belles qui alimente Annemasse.
Entre transformation et restauration
Plus concrètement notre projet de réhabilitation consiste en l’aménagement d’un restaurant, la création d’une extension pour accueillir une salle de séminaire et d’une tour escalier pour desservir les différents niveaux, la modification de la plateforme d’arrivée des cabines et la création de terrasses accessibles au public, la restauration des façades d’origine en béton brut et le réaménagement des espaces extérieurs.
Restées inchangées depuis 1932, le volume, la structure et les ouvertures sur le paysage de la salle panoramique présentent un potentiel jusqu’à présent inexploité. Notre idée singulière est alors de placer le restaurant dans la salle panoramique afin qu’elle constitue à nouveau ce point phare du projet de Braillard parmi les espaces d’accueil du public. Au-delà de l’hommage rendu au projet de Braillard, il s’agit surtout d’une réflexion portée sur l’augmentation des usages en présence et la capacité du bâtiment existant à les accueillir.
La gare basse de Braillard, totalement détruite à l’occasion de la restructuration des équipements techniques du Téléphérique en 1984, consistait en un équipement urbain et homogène vis-à-vis de la gare haute. Sa requalification vise l’amélioration des conditions de travail des salariés du Téléphérique et d’accueil du public à l’échelle urbaine à travers notamment la création d’un auvent et l’aménagement d’espaces paysagers.
Ainsi nos intentions cherchent à la fois la mise en valeur du bâtiment-pont et l’ouverture sur le paysage, tout en intégrant de nombreuses activités touristiques. Différentes terrasses jalonnent ainsi le site, en écho à sa topographie, et accueillent respectivement une piste dédiée au parapente, une aire de jeux, une esplanade et terrasse ouvertes sur le paysage et de plain-pied avec la montagne d’où se fait le départ en randonnée. Plus qu’une destination, il s’agit d’une invitation à poursuivre l’ascension.
3e destination touristique de Genève, ce projet transfrontalier réunit Suisses et Français autour de la valorisation, non seulement de l’architecture de Braillard mais, plus largement, de tout un environnement.
Ce chantier bénéficie du regard attentif porté par Pierre Vallet, artiste photographe, chargé d’un reportage photographique dont sont extraites toutes les images de chantier ci-contre.
Une mini-série, « Nouvelle ère », retrace aussi en quelques épisodes l’histoire de cet édifice jusqu’à sa réhabilitation en cours.