La Péniche Louise-Catherine, dite Asile Flottant, amarrée au 50 quai d’Austerlitz dans le XIIIe arrondissement de Paris, est un objet mobilier classé au titre des Monuments Historiques, reconnaissance de sa valeur patrimoniale et du caractère emblématique de ce bateau. Le projet est confié en 1929 par l’Armée du Salut à Le Corbusier, assisté notamment par l’architecte japonais Kunio Maekawa. Au-delà des cinq points codifiés – pilotis, plan libre, façade libre, fenêtres en bandeau et toiture terrasse – Le Corbusier applique un principe complémentaire, celui de « créer dans le créé ».
Comme il le décrit : « On a acheté une des péniches de ciment armé dont l’essai avait été tenté pendant la guerre. La péniche a 80 mètres de long. On a construit, depuis son fond jusqu’au sommet du gabarit, un vaste local divisé en trois compartiments. On a aménagé 160 lits, une salle à manger, des cuisines, W.-C., lavabos, douches, appartement du marinier, appartement du Directeur, et un jardin suspendu sur le dessus de la péniche. En hiver, la péniche vient devant le Palais du Louvre héberger les clochards que les froids chassent loin des arches des ponts. En été, elle devrait servir de colonie de vacances pour les enfants, aux environs de Paris. »
(Le Corbusier, Oeuvre complète de 1929-1934, Zurich, Les Éditions d’architecture, 1964)
En 2018, lors d’opérations de dégagement depuis la berge, la Péniche coule dans le lit de la Seine et y demeure trois ans avant d’être renflouée. Elle se trouve encore aujourd’hui à l’état d’épave, avec onze pompes installées pour évacuer l’eau infiltrée par les fissures de la coque. Porté par son propriétaire, l’Architectural Design Association of Nippon (ADAN), ce projet constitue un défi technique majeur, à la fois pour la conservation d’un patrimoine fluvial moderne exceptionnel et pour la sécurisation de l’ouvrage dans le contexte de ses usages historiques et patrimoniaux.
Notre équipe de maîtrise d’œuvre a procédé à une analyse multicritère des solutions de conservation curative et préventive des bétons : passivation des fers oxydés et reconstitution des enrobages, application d’inhibiteurs de corrosion, étanchéité extérieure et protection cathodique. Les techniques ont été évaluées selon quatre critères : pérennité, réversibilité, impact patrimonial et coût, ce qui a permis de retenir la réparation traditionnelle des bétons comme solution adaptée. Parallèlement, des investigations sur les aciers de la coque immergée ont été conduites avec le spécialiste Secco et une équipe de plongeurs du Cerema, à l’aide de batardeaux conçus pour sécuriser le site, afin de préparer la mise en œuvre future d’une protection cathodique et garantir la conservation durable de la péniche.
La Péniche Louise-Catherine, dite Asile Flottant, amarrée au 50 quai d’Austerlitz dans le XIIIe arrondissement de Paris, est un objet mobilier classé au titre des Monuments Historiques, reconnaissance de sa valeur patrimoniale et du caractère emblématique de ce bateau. Le projet est confié en 1929 par l’Armée du Salut à Le Corbusier, assisté notamment par l’architecte japonais Kunio Maekawa. Au-delà des cinq points codifiés – pilotis, plan libre, façade libre, fenêtres en bandeau et toiture terrasse – Le Corbusier applique un principe complémentaire, celui de « créer dans le créé ».
Comme il le décrit : « On a acheté une des péniches de ciment armé dont l’essai avait été tenté pendant la guerre. La péniche a 80 mètres de long. On a construit, depuis son fond jusqu’au sommet du gabarit, un vaste local divisé en trois compartiments. On a aménagé 160 lits, une salle à manger, des cuisines, W.-C., lavabos, douches, appartement du marinier, appartement du Directeur, et un jardin suspendu sur le dessus de la péniche. En hiver, la péniche vient devant le Palais du Louvre héberger les clochards que les froids chassent loin des arches des ponts. En été, elle devrait servir de colonie de vacances pour les enfants, aux environs de Paris. »
(Le Corbusier, Oeuvre complète de 1929-1934, Zurich, Les Éditions d’architecture, 1964)
En 2018, lors d’opérations de dégagement depuis la berge, la Péniche coule dans le lit de la Seine et y demeure trois ans avant d’être renflouée. Elle se trouve encore aujourd’hui à l’état d’épave, avec onze pompes installées pour évacuer l’eau infiltrée par les fissures de la coque. Porté par son propriétaire, l’Architectural Design Association of Nippon (ADAN), ce projet constitue un défi technique majeur, à la fois pour la conservation d’un patrimoine fluvial moderne exceptionnel et pour la sécurisation de l’ouvrage dans le contexte de ses usages historiques et patrimoniaux.
Notre équipe de maîtrise d’œuvre a procédé à une analyse multicritère des solutions de conservation curative et préventive des bétons : passivation des fers oxydés et reconstitution des enrobages, application d’inhibiteurs de corrosion, étanchéité extérieure et protection cathodique. Les techniques ont été évaluées selon quatre critères : pérennité, réversibilité, impact patrimonial et coût, ce qui a permis de retenir la réparation traditionnelle des bétons comme solution adaptée. Parallèlement, des investigations sur les aciers de la coque immergée ont été conduites avec le spécialiste Secco et une équipe de plongeurs du Cerema, à l’aide de batardeaux conçus pour sécuriser le site, afin de préparer la mise en œuvre future d’une protection cathodique et garantir la conservation durable de la péniche.
SECCO, expertise corrosion des aciers
SAMMI, structure