Pour le vingtième workshop de l’agence, le sociologue et auteur du livre L’otium du peuple - À la reconquête du temps libre, Jean-Miguel Pire est intervenu sur la notion de temps libre, temps fécond, otium. A travers le concept d’otium, le spécialiste a réinterrogé les choix de formes de restauration, souvent réduites à des considérations techniques, sous une approche philosophique :
“Il est possible ou, mieux, il est dû de tenter une re-formulation de la définition du mot « restauration » plus en adéquation aux enjeux contemporains. Nous le savons, ce mot - et la pratique qui va avec - a été interprétée de différentes manières au fils des siècles et dans le contexte de notre culture européenne : de la renaissance humaniste (XVe) en passant par la vision historiciste de la fin XVIIIe pour aller jusqu’à l’approche critique et scientifique caractérisant le XXe siècle.
Aujourd’hui après presque un siècle de la naissance de l’approche dit « scientifique » de la restauration nous n’avons pas vraiment modifié notre manière de nous rapporter au passé et de transmettre son héritage (d’original notre époque se fait témoin d’une dérive de patrimonialisation et de muséification mortifères des monuments).
La désaffection pour la mémoire, l’obsession pour le désir d’oublier, la simplification, la vitesse sont des traits de notre culture qui peuvent probablement expliquer l’approche trop cartésien à la restauration, le recours systématique à une approche scientifique, à des résultats esthétiquement apaisantes. Allons donc aborder un sujet apparement lointain des problématiques d’ordre plus pratique/technique mais qui semble impacter, même par l’inconscient, notre manière d’interpréter et transmettre l’héritage du passé : le temps.”
Pour le vingtième workshop de l’agence, le sociologue et auteur du livre L’otium du peuple - À la reconquête du temps libre, Jean-Miguel Pire est intervenu sur la notion de temps libre, temps fécond, otium. A travers le concept d’otium, le spécialiste a réinterrogé les choix de formes de restauration, souvent réduites à des considérations techniques, sous une approche philosophique :
“Il est possible ou, mieux, il est dû de tenter une re-formulation de la définition du mot « restauration » plus en adéquation aux enjeux contemporains. Nous le savons, ce mot - et la pratique qui va avec - a été interprétée de différentes manières au fils des siècles et dans le contexte de notre culture européenne : de la renaissance humaniste (XVe) en passant par la vision historiciste de la fin XVIIIe pour aller jusqu’à l’approche critique et scientifique caractérisant le XXe siècle.
Aujourd’hui après presque un siècle de la naissance de l’approche dit « scientifique » de la restauration nous n’avons pas vraiment modifié notre manière de nous rapporter au passé et de transmettre son héritage (d’original notre époque se fait témoin d’une dérive de patrimonialisation et de muséification mortifères des monuments).
La désaffection pour la mémoire, l’obsession pour le désir d’oublier, la simplification, la vitesse sont des traits de notre culture qui peuvent probablement expliquer l’approche trop cartésien à la restauration, le recours systématique à une approche scientifique, à des résultats esthétiquement apaisantes. Allons donc aborder un sujet apparement lointain des problématiques d’ordre plus pratique/technique mais qui semble impacter, même par l’inconscient, notre manière d’interpréter et transmettre l’héritage du passé : le temps.”